Il dessinait des courbes, des ellipses, des cercles sur le ciel gris de l’automne. Il a été rejoint par un deuxième pigeon et ils ont plané ensemble avant de se croiser puis s’éloigner à nouveau.
Leur grâce d’acrobates déchirait les nues et peignait un tableau mouvant.
L’homme pataugeait dans la boue avec ses bottes kaki. Il avait creusé une ornière avec son gros pick-up et maintenant ses pieds s’enfonçaient dedans. Ses jurons déchiraient le silence de la campagne. Il avait ressorti sa tenue de combat qui le boudinait encore davantage qu’à la saison dernière. L’effort et l’énervement faisaient luire son visage.
Il s’est immobilisé, a tourné ses yeux vers le ciel, il a ajusté son fusil et a tiré.
Un coup, puis un deuxième.
Les deux pigeons sont tombés comme des pierres.
Il a continué son chemin sans un regard pour les oiseaux qui gisaient dans un sillon du champ.
Il avait éliminé deux nuisibles.
Un commentaire
Comment peut-on détruire ainsi deux vies, sans réfléchir ? Je ne comprends pas mes… semblables. Pas si semblables après tout.