Loulou est parti le 15 février 2020. Nous avons vécu ensemble huit années d’émotions intenses parce qu’il était un être exceptionnel. Dans les semaines qui ont suivi sa mort, j’ai écrit pour ne pas sombrer. La douleur de la perte d’un compagnon animal est fulgurante, tous ceux qui l’ont vécu le savent. J’ai publié ce roman de 50 pages. J’y raconte notre histoire d’amour, j’y parle de lui, de moi et de la vie.
Voici un extrait de ce texte sous la photo de Loulou
Ta petite vie s’est enfuie samedi soir.
La télé scintillait de gens qui faisaient la fête et chantaient pendant que tu agonisais.
Le monde tournait autour de toi, autour de nous.
Qui s’est soucié de cette petite vie si légère et qui pesait si peu ?
Qui a versé une larme, qui se souviendra de toi ?
Le lendemain, j’ai écrit quelques lignes sur ma page Facebook et publié ta photo. Beaucoup ont liké, ont commenté ton image au milieu d’autres images. Un petit chien si mignon, comme c’est triste…
Une vie si légère et si vite oubliée comme seront oubliées nos vies.
Quelle trace de toi sur cette terre ?
Mon père, qui parlait de ma sœur morte à17 ans, s’interrogeait : « Qui se souviendra d’elle quand nous, ses parents, ne serons plus là ? »
Aujourd’hui qu’ils ont quitté cette terre, plus une larme ne vient rejoindre le fleuve infini de son néant.
En faisant défiler les milliers de photos contenues dans mon ordinateur, j’en ai retrouvé une de toi courant dans la neige, tes grandes oreilles soulevées par ton élan. Ce portrait livre toute ta force vive, toute ta joie et ta légèreté de coton.
Mes larmes sont montées et j’ai pensé : lorsque le temps aura passé, que nous aurons quitté nous aussi l’agitation de ce monde, il ne subsistera pas plus de trace de ce que nous aurons été que le sillon léger de ta course dans la neige.