C’est l’histoire d’un petit faisan

C’est l’histoire d’un petit faisan né dans un élevage, placé dans une cage étroite avec dix autres petits faisans.

C’est l’histoire d’un petit faisan qui a survécu à sa captivité, se cognant contre le plafond de sa prison, piétinant les cadavres de ses frères morts étouffés entre les barreaux.

C’est l’histoire d’un petit faisan qui a été libéré au début du mois de septembre.

C’est l’histoire d’un petit faisan qui a découvert le souffle du vent tiède de la fin de l’été, la joie de courir dans les champs de maïs, de picorer dans l’herbe fraiche. 

C’est l’histoire d’un petit faisan qui a vécu une semaine sa vie d’oiseau libre.

C’est l’histoire d’un petit faisan qui ne se méfiait pas des hommes, qui ne connaissait pas le danger des routes départementales.

C’est l’histoire d’un petit faisan qui est mort écrasé un matin de septembre.

C’est l’histoire d’un petit faisan qui est mort écrasé dans l’indifférence du monde qui se fout des petits faisans.

14 millions de faisans et 5 millions de perdrix sont élevés chaque année en France pour être relâchés pour la chasse. Plus de 9 faisans sur 10 tués à la chasse proviennent d’élevages (Chiffres donnés par L214).

Le petit faisan que j’ai trouvé écrasé devant chez moi ce matin vagabondait depuis une semaine. S’il n’avait pas été écrabouillé par une voiture, il serait tombé le week-end prochain sous les balles d’un chasseur.

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